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LE CULTE DU SAINT -SACREMENT

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Le tabernacle - Le palmier symbole eucharistique

Le culte du Saint-Sacrement

Le culte du Saint-Sacrement est le culte rendu au corps et au sang du Christ RÉELLEMENT présents dans les espèces consacrées. C'est durant la messe, au moment de la consécration, que se produit ce miracle : le pain et le vin sont alors "réellement, vraiment et substantiellement" transformés, convertis, en corps et sang du Christ, tout en conservant leurs caractéristiques physiques initiales ou espèces (texture, goût, odeur : les apparences). C'est la transsubstantiation, défini comme terme du dogme par le quatrième concile du Latran (1215). Cette définition sera rappellée par le Concile de Trente au XVI° siècle : « Par la consécration du pain et du vin s'opère le changement de toute la substance du pain en la substance du corps du Christ notre Seigneur et de toute la substance du vin en la substance de son sang ; ce changement, l'Église catholique l'a justement et exactement appelé transsubstantiation ». Ainsi la messe n'est pas qu'une simple commémoration de la Cène, un culte du souvenir du dernier repas du Christ, événement passé et révolu, mais bien la réactualisation (dans le sens fort de rendre actuel et réel) le renouvellement, du sacrifice du Christ. Durant la messe, le Christ lui même, agneau pascal de l'alliance véritable, se donne en nourriture à ceux qu'il rachète par sa mort sur la croix. Ainsi, communier, c'est à dire consommer une hostie consacrée, ne doit rien avoir d'un acte banal, d'une habitude routinière. Saint Augustin nous précise : « Que personne ne mange cette chair sans d'abord l'adorer ; ... nous pécherions si nous ne l'adorions pas.»

 

L'expression Saint Sacrifice de la messe, employé dans la paragraphe précédent, peut nous étonner. Très présent dans l'Ancien-Testament, le mot de sacrifice signifie étymologiquement rendre sacré (du latin sacrificium contraction de sacer facere). Lors d'une conférence en 2001 le Cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, nous donne les explications suivantes : (...) On considère communément le sacrifice comme la destruction d'une réalité précieuse aux yeux de l'homme; en la détruisant celui-ci veut consacrer cette réalité à Dieu, reconnaître sa souveraineté. Cependant (...) des hécatombes d'animaux (il s'agit ici de bétail, c'est à dire d'animaux de tout façon destiné à être abattu et consommé) ou de quoi que se soit ne peuvent honorer Dieu. (...) En quoi consiste alors le sacrifice? Non point dans la destruction (...) mais (dans) la transformation de l'homme. Dans le fait qu'il devient lui même conforme à Dieu. Conforme à Dieu il le devient quand il devient Amour. "C'est pourquoi le vrai sacrifice est toute oeuvre qui nous permet de nous unir à Dieu en une sainte communauté. (...) Toutes les prescriptions divines de l'Écriture touchant les sacrifices du tabernacle ou du temple, sont des figures qui se rapportent à l'amour de Dieu et du prochain  (...) Tel est le sacrifice des chrétiens : la multitude est un seul corps dans le Christ. L'Eglise célèbre se mystère par le sacrifice de l'autel." (Saint-Augustin, Citée de Dieu X,5-6).

Le Cardinal Ratzinger poursuit se basant sur la scène de la purification au temple rapportée par Saint Jean : (...) La réaction de Jésus à l'égard des marchands et des changeurs du temple était pratiquement une attaque contre les immolations d'animaux qui y étaient présentés, donc une attaque contre la forme existante du culte, du sacrifice en général. Face aux autorités juives qui l'interrogeaient sur ce qui équivalait à (...) une attaque contre la loi de Moïse et les prescriptions sacrées de l' Alliance. La-dessus Jésus répond : "Détruisez ce sanctuaire ; en trois jours je le relèverai" (Jn 2,19) (...) Les disciples ne comprirent (cette formule) qu'après la Résurrection (au troisième jour). (...) le temple a été aboli au moment de la crucifixion de Jésus. Jésus, selon Jean, fut crucifié exactement au moment où les agneaux pascals étaient immolés dans le sanctuaire. Au moment où le Fils (Jésus) se constitue lui-même comme agneau, c'est à dire se donne librement au Père et ainsi à nous, il est mis fin aux anciennes prescriptions du culte qui ne pouvait être qu'un signe des réalités authentiques. Le temple est "détruit". Et désormais son corps ressuscité - lui même - devient le véritable temple de l'humanité, dans lequel se déroule l'adoration en esprit et en vérité (4,23).

Le culte rendu au Saint-Sacrement célèbre l'union entre Dieu et les hommes, entre Dieu et la création. (Cardinal Ratzinger).

 

 

Le tabernacle et le conopée

Le culte rendu au Saint-Sacrement, attesté dès les temps apostoliques, sera encouragé par de nombreux saints, tel Saint Hyppolyte de Rome au II° siècle ou Saint Thomas d'Aquin au XIII° siècle. Très tôt l'Église va s'attacher à entourer du plus grand respect les réserves eucharistiques (réserves d'hosties consacrées) placées dans des pyxides,des ciboires, ou des colombes eucharistiques. Ces vases sacrés étaient couverts d'un voile, le pavillon, et suspendus au-dessus des autels ou enfermés dans des armoires finement décorées. Au Moyen-Age des niches creusées dans les murs du sanctuaire, ou même de véritables édicules en forme de tour furent fréquement utilisés. Parfois une grille ajourée permetait aux fidèles d'adorer le Saint-Sacrement dans ses vases sacrés.

Durant la Contre-Réforme, notamment sous l'influence de Saint Charles Borromée (1538-1584), l'usage du tabernacle va se généraliser en Occident. Placé au centre et en arrière de l'autel, il s'agit d'une maison en réduction fermée sur un de ses côtés par une porte. Le mot de tabernacle (de l'hébreu tente) renvoie à l'Ancien Testament où il désigna, au temps de l'Exode (donc avant l'édification du Temple de Jérusalem), une construction de bois plaqué d'or abritant l'Arche d'Alliance, signe de la présence de Dieu parmi les hommes (Ex 25 à 27. et 35 à 40). Cette structure était couverte d'une toile de lin brodée. Un voile du même tissus divisait l'espace intérieur en deux, isolant le Saint des Saints. Le tout était protégées par une toile tente en poil de chèvres. Autour du tabernacle une aire sacrée, le parvis, était close de courtines et contenait l'Autel des sacrifices et la Cuve d'airain servant pour les ablutions (Ex 27 v 1-8 et 30v 17-21).

C'est donc très logiquement qu'un voile de tissus de la couleur liturgique du temps (ci-contre violet) vient recouvrir la structure du tabernacle de nos églises lorsque le Saint-Sacrement y est déposé. C'est le conopée rappel la toile de lin brodée du tabernacle de la bible. En son centre ce conopée est fendu, permettant d'accéder au Saint-Sacrement. Cette particularité renvoie au voile du Temple de Jérusalem, lui même héritier du voile du tabernacle. Ce rideau se déchira en deux, du haut en bas lorsque le Christ mourût sur la croix, signe que désormais, le ciel qui est le vrai sanctuaire où Dieu habite en majesté, nous est ouvert par la mort du Christ. (Bossuet).

 

 

Le palmier symbole eucharistique

Tout un langage ornemental et symbolique associé au Saint-Sacrement et à ses différents modes de conservation va se développer au cours des siècles. C'est notamment le cas des palmiers associés à l'eucharistie dont notre chapelle conserve un des rares exemplaires subsistants. Pour beaucoup de visiteurs, cet arbre en métal doré curieusement placé au-dessus du tabernacle du maître-autel, reste une énigme. Il ne s'agit pas d'une simple décoration, mais bien d'un symbole régulièrement associé au Saint-Sacrement et au royaume des cieux.

Les palmes étaient, dans l'Empire Romain, signe de joie et de victoire, au même titre que la couronne de laurier. Les gagnants de compétitions sportives rituelles étaient décorés de ses palmes vertes en toutes saisons. C'est d'ailleurs bien en signe de joie que Notre Seigneur Jésus Christ fût accueilli avec des rameaux de palmier lors de son entrée dans Jérusalem. C'est à nouveau la victoire, mais cette fois sur la mort, qui est promise aux martyrs chrétiens et aux justes lors de leur arrivée au royaume des Cieux : Ils étaient debout devant le trône et devant l'agneau, vêtus de robes blanches, et ayant des palmes à la main (Apocalypse, VII, 9). Tout comme le palmier est l'origine des palmes, le Christ notre Seigneur est à l'origine de la victoire sur la mort, de la vie éternelle. Le palmier est ainsi souvent considéré comme l'arbre de Vie de l'Apocalypse sur de nombreuses mosaïques de l'antiquité tardive. L'association avec le Saint-Sacrement, à proximité du tabernacle, est aussi justifiée par le psaume 91 : Iustus ut palma florébit : sicut cedrus Líbani multiplicábitur : plantátus in domo Dómini : in átriis domus Dei nostri : Les justes croissent comme le palmier, ils s'élèvent comme le cèdre du Liban planté dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu (Ps 91 v.13-14). Lors de la fête des tabernacles, en souvenir de la traversée du Sinaï, les hébreux se retrouvaient dans des tentes et allaient chercher des rameaux de palmier (Lev. 23 v.39 à 43), en signe de joie et de remerciement pour les dons de Dieu. Les palmiers leurs procuraient de la nouriture et l'ombre de leur palmes était un havre rafraichissant pour leur campement dans ce desert brulant.

Mais cette image fut peu utilisé en occident durant le Moyen-Age. Si les palmes, associées au martyre, furent largement représentées durant la période médiévale, le palmier rappelait la joie de l'entrée à Jérusalem et l'annonce de la Passion du Christ. Il faut attendre les XVII° et XVIII° siècles pour que cet arbre soit à nouveau directement associé au Saint-Sacrement, mais très peu d'exemples subsistent aujourd'hui. Il existe deux sortes de palmier de ce type, ceux qui servent de suspente eucharistique : Abbaye de Valloires, de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon ou de Le Quilio et ceux qui servent de trone d'exposition du Saint Sacrement, comme celui de notre chapelle. Il existe aussi des palmiers décorant des baladaquins, comme ceux de l'église de Cuillé (53), près de Laval.

Dans notre chapelle, le palmier prend tout son sens durant les expositions du Saint-Sacrement, formant un dais protecteur au-dessus de l'ostensoir posé sur le tabernacle. Nous ne savons pas précisément quand il fut placé, mais il est déjà question de le réparer en 1820. Peut-être y en avait-il déjà un avant le Révolution, mais rien ne permet de le confirmer. Le palmier actuel fût restauré et redoré grâce à de généreux bienfaiteurs au début du XX° siècle.

 

Notes :

Ciboire : Vase sacré en forme de coupe, généralement monté sur un pied, et muni d'un couvercle. Le ciboire dérive du calice et aparaît à la fin du Moyen-Age. Il sert à la conservation et à la distribution de la communion.

Colombe eucharistique : Pyxide en forme de colombe et s'ouvrant pas une petit porte. Elle était suspendue au-dessus de l'autel par une suspension eucharistique qui permettait de la faire descendre.

Pyxide : Vase sacré en forme de boîte utilisé pour conserver les hosties consacrées. Elle était déposée dans une niche pratiquée dans le mur latéral du sanctuaire, près de l'autel, ou suspendue au-dessus de l'autel. La pyxide est généralement de forme cylindrique, mais peut aussi être quadrangulaire. Contrairement au ciboire, la pyxide ne servait pas pour la distribution de la communion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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